PRECAIRE T’ 4

Arpenter la précarité

11/03/2025
Sonia Weber

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PRECAIRE T’ 4

Le séminaire de cette année est un séminaire « nomade », 3 villes en France Nantes-Paris-Strasbourg, une à Cordoba. Compte tenu de circonstances liées à Visa-Vie, les questions soulevées par celle de son devenir, il m’a fallu inventer une autre façon de cheminer pour tenter de garder une pensée pensante et aussi vivifiante que possible. Des nouvelles rencontres et interpellations dont celles à Buenos Aires m’y ont aidée.

Ce séminaire comme ma pratique à Visa-Vie sont bordées par deux références. L’une de Fitzgerald dans la Fêlure. « Arrêter d’espérer, sans arrêter d’agir ». Et une référence à Walter Benjamin, mentionné par Paolo Virno : Penser « dans une absence d’illusion vis-à-vis de l’époque, et en même temps dans un engagement sans réserve pour elle ». Dans ces temps globalement quelques peu houleux, incertains, méchants et fous, c’est pas mal. Pourquoi cette thématique après deux années passées à penser l’impuissance ? « La catastrophe d’être un humain, c’est d’être une créature irrémédiablement impuissante. Ce qui veut dire impuissante à faire quelque chose pour l’impuissance Nos débuts ont l’impuissance pour lieu. »[1] “Naturellement”, notre précarité est infinie

1.Hay synonymos:

Impuissant : synonymes : Faible, incapable, inefficace, stérile, insuffisant…

Précaire : synonymes : fragile, instable, incertain ; insécurité, menace, obscurité. Antonymes : éternité, pérennité, immuabilité, solidité.

Précaire vient du latin precarius, « obtenu par la prière » et n’est donc pas assuré. En1336, precoire dr. « qui ne s’exerce que grâce à une autorisation révocable »

On parle aussi de vulnérabilité dont les synonymes sont fragilité, faiblesse, délicatesse mais aussi précarité, incertitude. Et ses antonymes : fermeté, résistance, solidité, stabilité.

Ces mots et leurs synonymes sont contraires à l’air du temps et ont une connotation surtout négative : il faut être fort, autoentrepreneur de soi, autonome, résilient, self made man, souple, ou plutôt flexible et adaptable à merci.et content : « Happycratie »[2]. Nous avons souvent évoqué la question de la responsabilité individuelle qui se dégage de ces injonctions ; l’individu seul responsable de ses succès (qui veut, peut) mais aussi voire surtout de ses difficultés et « échecs ». Cette psychologisation à outrance de certaines problématiques ne permet pas de questionnements et remise en cause des institutions ou questions sociales ou politiques dans lesquelles s’inscrivent les difficultés subjectives.

Le philosophe Eugène Dupréel (1879-1967) a développé une « philosophie de la précarité » à laquelle d’ailleurs se réfère Oury. Dans quelle mesure, en quel sens et à quelles fins, un « moins » pourrait-il représenter un « plus » ? Masquer la fragilité ne fragilise -t-il pas plus ? Ne vaut-il pas mieux affronter cette ténuité insistante qui hante la vie des hommes ? La nier est source d’une fragilité aussi radicale qu’elle est ignorée- ou du moins occultée [3]. Amador Savater a sorti un livre en 2021 sur la force des fragilités, qui n’est peut-être pas sans lien quand il parle des questions militaires avec le livre de François Jullien sur le « Traité de l’Efficacité ».

La pratique que nous aurons essayé de soutenir bon an mal an au sein du dispositif Kairn, avait comme cadre ou comme points cardinaux la souplesse, le fragile, l’indéterminé, (nous avons théorisé nos points d’ancrage avec Philippe Petit, funambule, le Culbuto et les cairns, constructions humaines éphémères, à la fois solides et destructibles, reconfigurables à tout moment). Naviguer à vue, au pas à pas, à partir des dires et agirs des jeunes, sans (trop) d’anticipation…

Laurent Ott[4] nous alerte sur l’usage parfois trop rapide de ces notions. « Les notions de fragilité, résilience, et vulnérabilité nous parlent toutes les trois de la précarité. Mais la précarité, vue au travers de ces filtres est une précarité light, décaféinée, beaucoup plus légère, moins inquiétante. À la limite, on nous dépeindrait même une précarité aimable ». « En parlant si peu de la précarité en elle-même, en la réduisant à la fragilité, la vulnérabilité ou la résilience, nous tentons de préserver encore un petit espoir (…) dans tout ce que représentent les institutions et l’ordre établi ». « Là où la précarité est sans appel en ce qui concerne l’inadaptation des institutions, des pratiques sociales, culturelles et éducatives »..

 

  1. 2. Dans le champ politico socio-économique, la question de la précarité s’accroit rapidement, je n’ai malheureusement rien à vous apprendre mais en France aussi. Précarité, (de plus en plus présente dans la rue par exemple, mais fabriquant une invisibilité sociale[5] , avec les personnes à la rue) mais aussi précarisation comme tendance sociétale (sur fond de collapsologie). Fragilisation/destruction : des institutions publiques, des contrats de travail (cdd, ubérisation…) comme socle de vie et nouvelle bio-politique du pouvoir. « Institution de la précarité » et « casuistique bureaucratique » comme « mode de gouvernement » : « précariser-contrôler »[6].Pour Laurent Ott (op cité) « la précarisation concerne justement et par définition tout ce qui est social pour le détruire» La précarisation est selon lui un phénomène non seulement envahissant mais globalisant, qui envahit l’ensemble du champ de l’expérience et de la vie humaine. « On a déjà inventé le terme, précariat, condensant prolétariat et précaire. Or, on n’a pas encore établi, à mon sens, qu’il s’agisse d’une classe au sens marxiste, car si le travailleur précaire peut avoir conscience de sa galère et de sa place en relation avec les autres acteurs du système de production, sa précarité l’empêche, de façon assez fondamentale, de se lier avec d’autres travailleurs précaires, du fait non seulement de l’atomisation mais, aussi, de l’assise marginale — exclue d’avance et par définition — qu’il a par rapport aux instances de représentation des salariés »[7].

3.La question de la précarité -ou plutôt ses effets me semble poser la question de la mouvance ou de l’effondrement des sols – et fait ressurgir autrement la question de la « déssolation » néologisme introduit par Roland Léthier qui -nous a servi entre autres à penser la pratique avec les jeunes déssolés de Visa-Vie. Comment marcher sur un sol mouvant, comme un terrain incertain qui peut se dérober à tout moment et vous engloutir ? Un sol se dérobe –ou pas de sol au départ. Dans les deux cas, la désolation n’est pas loin. Mais les « Innocents » de Visa-Vie ou ailleurs sont-ils précaires/fragiles ? Sur certains points oui, mais a bien d’autres égards non.[8]

Agostina Taruschio, psychiatre, psychanalyste de Buenos Aires[9], parle de « rasage » « Avec la notion de rasage, nous évoquons des situations où la vie, dans ses différentes sphères, se présentent pratiquement au bord de l’existence, dans un état de précarité ou de désolation. L’expression « vies dévastées » modifie de manière inattendue mais inéluctable la question du sujet, pouvant situer une souffrance en dehors, qui est « tout simplement dans le réel »[10].

L’homophonie que l’on entend dans l’intitulé même du séminaire laisse entendre cette question : quand passe -ton de l’un à l’autre ? du tu es/ au tué(e)-et au tuer. La précarité meurtrit. Meurtrir def: Blesser, serrer, heurter au point de laisser une marque sur la peau ;  issu de l’ancien bas vieux-francique * murth(r)jan (« tuer »).

« La haine comme l’amour a une carrière sans limite (…) les sujets n’ont pas, de nos jours, à assumer le vécu de la haine dans ce qu’il a de plus brulant. Et pourquoi ? Parce que nous sommes déjà très suffisamment une civilisation de la haine. Le chemin de la course à la destruction n’est-il pas vraiment très bien frayé chez nous ? (…) La haine s’habille dans notre discours commun de bien des prétextes, elle rencontre des rationalisations extraordinairement faciles. Peut-être est-ce cet état de floculation diffuse de la haine qui sature en nous l’appel à la destruction de l’être. Comme si l’objectivation de l’être humain dans notre civilisation correspondait exactement à ce qui, dans la structure de l’ego, est le pôle de la haine. »[11]A noter qu’aujourd’hui la haine est autorisée à s’exprimer de plus en plus librement, sans trop devoir avoir masquée.

Je suis retombée récemment sur l’intervention des Juguetes Perdidos lors des journées franco-argentine de Cordoba en octobre 2018, intitulées Mouvements minoritaires, insistances et résistances locales, coorganisées par la Rampa à Cordoba et le Séminaire.[12] La précarité n’est pas du côté du manque. C’est bien au-delà. Ils insistent sur la différence entre des précarités, qui seraient circonscrîtes, par exemple, précarisation du travail, ou du logements… d’une précarité totalitaire. Je cite une traduction (approximative !). « Par exemple, si tu as un tas de réseaux, symboliques, familiaux, culturels, et du jour au lendemain tu entre dans un travail précaire… assurément tu peux t’arrêter, et avec le soutien des réseaux, penser ou vivre la précarité dans le travail, spécifiquement. Idem pour la santé, le logement…) …Mais il y a des quartiers (ou des personnes) pour qui la précarité tu ne peux pas la fixer (la délimiter) parce qu’elle concerne tous les aspects de la vie : le travail, la santé, la consommation, la famille, les rencontres…Tous les efforts que la personne fait pour maintenir une vie, y compris les efforts animiques, sont marqués par la précarité. Alors la précarité cesse d’être un élément ou un aspect d’un des éléments d’une vie, mais devient quelque chose comme fond d’époque…Précarité totalitaire qui en permanence te rappelle que tu peux être fragilisé, que ton monde peut être démonté, que ton quartier peut pourrir, ta maison… » « La précarité est totalitaire quand elle est le sol de tout ce qui se montre pour vivre… Quand elle prend et agit sur la totalisé de la vie, quand il n’est pas possible de se tenir debout sur d’autres surfaces qui structurent et que ce qui reste alors est la contingence d’un au jour le jour…Toute chose peut démonter le fragile équilibre quotidien, et les affronter te rend gardien et propriétaire de ta vie, une individualité paranoïaque et solitaire, tout flux devient un risque vital. Précarité totalitaire parce qu’elle inonde toutes les facettes de la vie… ; il s’agit d’une mobilisation permanente de la vie.  Tout peut s’effondrer à tout moment ». Ils parlent alors de terreur animique, parce qu’« alors même que tu fais tout pour soutenir ta vie, tout peut s’effondrer à tout moment, exposant à des-exister, à être au fond dans une chute très puissante ». Pour décrire cette vie, ils parlent de vie mule, « La Vida Mula ». La Vida Mula est cet enchainement de tous ces éléments précaires, éléments qu’il ne faut pas penser seuls (si chaque élément pouvait être réglé tout irait) mais qui fabriquent un continuum. « Comment couper, interrompre même momentanément ce continuum ? Quelles échappées possibles ? » se demandent-ils. Comment arpenter la précarité, essayer de la limiter, la border un peu ou en soustraire au moins quelques coins ou recoins quand on ne peut faire plus ?

Laurent Ott dit autrement des choses semblables.[13] Il insiste sur le fait que précarité et pauvreté sont deux registres différents. « L’histoire de la précarité, c’est l’histoire de la séparation du pauvre par le précaire. C’est même l’histoire du remplacement du pauvre par le précaire … Le pauvre a peu, mais ce peu a une certaine consistance (…) ce peu le constitue en plein (…) c’est une expérience de vie, qui est en cela aussi une expérience collective avec des savoirs, des histoires, des modes de vie en propre, une certaine culture (…) Ce peu teinte sa vie mais ne l’abolit pas… La précarité est un évènement (?), une rupture dans un continuum historique qui semble mettre fin à l’image de ce continuum lui-même. Ce qui caractérise la précarité c’est l’absence d’avenir. Pour le précaire, l’avenir semble destiné à être occupé comme son présent par la gestion interminable de sa précarité, la tentative toujours partielle, toujours à reconstruire, à en diminuer les effets à en ralentir l’expansion (…) l’avenir ne peut plus être une promesse, il ne peut plus être perçu que comme une menace »[14]. « Là où le pauvre connaît une série de difficultés qui toutes se réfèrent à une pénurie de moyens et de ressources (il connait son problème et ce dernier quoique constant reste cantonné à la dimension qui lui est liée, généralement économique, le précaire connait une série indéterminée et indéfinie de problèmes qui se renouvellent constamment et se réfèrent à toutes les dimensions de sa vie : sociale, familiale, sanitaire, affective, culturelle et politique ». Pour Ott, les moyens de lutte mis en place contre la pauvreté sont inadaptés pour lutter contre la précarité. « Le précaire n’a pas besoin de plus d’autonomie, de compétences ou de pouvoir (…) Il n’a pas besoin de plus de lui-même, mais au contraire de « plus d’autre », de plus de liens, et même de plus de relations de dépendances positives ».

Winnicott[15] écrivait : « Ce qu’on attend de nous, c’est qu’il soit possible de dépendre de nous ». Ce « droit à la dépendance » ou demande de dépendance est à l’extrême opposé des injonctions à l’autonomie et la responsabilisation de soi.

Être soi, «Je sais pas qui je suis vraiment, moi », « Tu dois faire les choses pour toi, pas pour les autres », Moi unifié, Moi fort. La thématique n’est pas nouvelle (ego psychologie) mais occupe une place importante dans les discours actuels et demandes d’aujourd’hui. Fantasme d’indépendance totale, d’individuation absolue, non prise dans une histoire, et l’histoire de ceux qui nous aurons précédés ou qui nous entourent. Amador Savater parle d’un type de subjectivation moderne qui fabrique des corps de cristal, phantasme d’un individualisme immunitaire qui exclut les échanges, ou les limite. Nous avions évoqué cette question l’an passé des replis identitaires, des hypersensibilités et susceptibilités, de l’autre comme ennemi.

Judith Butler parle de façon très jolie à mon avis de l’interdépendance de nos vies. « Nous sommes d’emblée, livrés à autrui (…) nous sommes à l’origine dans une situation de besoin et d’impuissance, ce que toute société doit prendre en compte ». « La douleur du deuil révèle combien nous sommes assujettis à nos relations aux autres (…) et met en question l’idée que nous nous faisons de notre autonomie et de notre maitrise de nous-mêmes ». « Nous sommes faits de liens et d’attaches. Je ne suis pas un « moi » qui existerait ici en soi et ne perdrait là-bas qu’un « toi » et cela d’autant plus que mon attachement à « toi » fait partie intégrante du « je ». » « Notre autonomie n’est alors pas radicalement remise en question, mais elle apparait gravement diminuée en raison de la socialité fondamentale de la vie incarnée, c’est-à-dire du fait que nous sommes, en vertu de note existence corporelle, toujours déjà hors de nous-mêmes, livrés à d’autres, impliqués dans des vies qui ne sont pas les nôtres ». « La violence est ce qui expose sous un jour le plus terrible à la vulnérabilité originaire de l’être humain aux autres êtres humains ». Pour Butler, « qui dit corps, dit mortalité, vulnérabilité… Bien que nous nous battions pour avoir le droit de disposer de nos corps, ces corps mêmes pour lesquels nous nous battons ne sont jamais vraiment tout à fait nôtres. Le corps a toujours une dimension publique. Constitué comme un phénomène social dans la sphère publique, mon corps est et n’est pas mien. D’emblée livré au monde des autres, il porte leur empreinte, il se forme au creuser de la vie sociale…Ainsi (…) lorsque je nie, en raison de l’idée que je me fais de mon « autonomie », l’existence de cette sphère qu’est la proximité physique des autres, à la fois primordiale et non choisie, ne suis-je pas amené(e) à nier, au nom de l’autonomie les conditions sociales de mon incarnation ». « L’individuation n’est pas un présupposé mais un accomplissement que rien ne garantit ». « Le « je » qui ne peut advenir à l’être sans un « tu », est aussi fondamentalement dépendant d’un ensemble de normes de reconnaissance qui ne tirent leur origine ne de ce je, ni de ce tu »». « Une partie de ce que je suis est faite de traces énigmatiques des autres. »[16]

Quels points communs, entre cette précarité vitale, « naturelle »[17], commune à tout humain, les précarités partielles, et la précarité totalitaire ou « traumatique, en ce qu’elle attaque, fragilise, voire détruit ce qui permettait au sujet de maintenir son inscription dans le monde »[18] En quoi penser la première peut-elle nous aider à penser les effets subjectifs des précarités socio-économiques et politiques et surtout les effets subjectifs de la précarité « totalitaire » ou « traumatique ». Les penser non pas en extériorité mais en situation. Les penser mais surtout accueillir, recevoir et cheminer à la marge avec les personnes « en grande précarité ». A « la marge de la marge (là où doit être, infiniment, le vrai combat) » – une marge qui ne peut être récupérée par aucune mode.[19]

Et comment y être quand les professionnels sont eux-mêmes pris dans la précarisation de leur propre vie et de leur travail notamment, dans des institutions qui se délabrent, des équipes se rétrécissent faute de postes ou de candidats pour les occuper du fait des conditions de travail ou de l’absence de moyens ?

Quelles communautés négatives de professionnels sans communauté inventer ? Parce que comme disait Roland Léthier « pratiquer l’inhabitable est un exercice collectif, car pratiquer l’inhabitable en solitaire est mortel. »[20] Mais qu’elle serait alors la limite d’une précarité supportable, acceptable, vivable ?

[1] Adam Philipp, Trois capacités négatives, éd. de l’Olivier, 2009[2] Rail, G. (2021) . La violence de l’impératif du bien-être. Bio-Autres, missions de sauvetage et justice sociale. Staps, Hors-série(HS), 83-99. https://doi.org/10.3917/sta.hs01.0083

[4] Laurent Ott, « Philosophie de la Précarité, Sortir de l’Impuissance », éd. Chronique sociale, 2019

[5] Guillaume Le Blanc, « L’invisibilité sociale », éd. Puf, 2009

[6] Guillaume Heuguet, in « Savoirs de la précarité », éd. des archives contemporaines, 2020

[7] Inès Crespo, Quelques idées autour de la place et le rôle de la précarité dans le dispositif analytique intervention du 8 février 2025 PRECAIRE’T 3 – Visa-Vie

[8] Sonia Weber, séances du 30 mai 2015 et du 8 février 2025, ET PUIS… – Visa-Vie, PRECAIRE’T 3 – Visa-Vie

[9] Agostina Taruschio “Hacer lugar a lo que no tiene lugar. Notas para pensar una clínica del arrasamiento”

[10] J Lacan, « C’est exactement dans la mesure où la parole progresse que se réalise cet être…car il est bien clair que si cet être existe implicitement, et d’une façon en quelque sorte virtuelle, l’innocent, celui qui n’est jamais entré dans aucune dialectique, n’en a littéralement aucune espèce de présence de cet être, il se croit tout bonnement dans le réel. » Le Séminaire, Les écrits techniques de Freud, séance du 30 juin 1954

[11] Jacques Lacan, Séminaire « Les écrits techniques de Freud », éd. Seuil, 1975, séance du 7 juillet 1954

[12] Jornadas Movimientos Minoritarios – Visa-Vie

[13] Laurent Ott, op cité

[14] Laurent Ott, op cité

[15] Ce qu’on attend de nous, c’est qu’il soit possible de dépendre de nous – Archive ouverte HAL

[16] Judith Butler, « Vie précaire. Les pouvoirs du deuil et de la violence après le 11 septembre 2001 », éd.Amsterdam, 2005

[17] Paolo Virno[17] parle de l’animal humain comme une espèce caractérisée par la néoténie, ou (par l’absence d’orientation instinctive du comportement dans son environnement, et qui doit donc s’adapter à ces conditions. L’adaptation à ces conditions a, pour Virno, un fondement principal, sinon unique : « la faculté du langage, qui a ceci de remarquable qu’elle ne manque pas de rétroagir sur ces conditions ».in « Avoir. Sur la nature de l’animal parlant », éd.de l’éclat, 2021

[18] Reine Cohen, in « Les nouveaux cahiers de la folie », N 14, éd. Epel, octobre 2024

[19] R.Barthes, « Le Neutre », chapitre sur le principe de délicatesse, éd Seuil, 2023

[20] Roland Léthier, Arpenterl’Inhabitale, séminaires – Visa-Vie

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