Accompagnements de mineurs confiés par l’Aide Sociale à l’Enfance
Le dispositif KAIRN propose des modalités—spécifiques d’accueil et d’accompagnement « hors les murs » pour des mineurs confiés en placement par l’ASE, dont la prise en charge ou le maintien en institution s’avère très difficile, du fait de comportements explosifs, inadaptés au collectif ou de fugues et « mises en danger » répétées.
Lorsque Visa-Vie est sollicité pour l’accueil d’un/une jeune dans le dispositif Kairn, nous proposons, dans la mesure du possible, que le jeune appelle lui-même la directrice ou le coordonnateur (les thérapons du pôle dit socio administratif) pour une première rencontre. Celle-ci se fait généralement dans les locaux de l’association et délibérément sans étude préalable de l’histoire du jeune ni rencontre avec le référent précédent.
Un des axes principaux de travail de Visa-Vie est de faire « avec ce qui vient, comme ça vient » ; pour essayer d’accompagner le jeune, en partant toujours de ce qu’il fabrique. Le projet est de ne pas projeter, de ne pas prévoir par avance : « le chemin se fait enmarchant ».
Suite à cette rencontre, si le jeune maintient son « envie » de venir à Visa-vie, c’est à lui de rappeler le coordonnateur ou la directrice, lequel l’oriente vers deux ou trois psychologues dudispositif avec lesquels il devra prendre rendez-vous. Après ces 3 rencontres imposées, le jeune choisit le thérapon-psychologue qu’il souhaite, pour l’accompagner, en binôme avec la directrice ou le coordonnateur. Lorsque ce processus est terminé, l’accueil est fait par l’ensemble de l’équipe lors de sa réunion (tous les 15 jours). Nous affinons alors la modalité d’accueil pour être au plus près de ce que ce que semble amener le jeune (choix de la modalité d’hébergement, façon de donner l’argent, points de vigilance…). Bien sûr, s’ensuivront des ajustements, adaptations, aussi fréquents que nécessaires, pour « suivre » le jeune, sans toutefois bien sûr tout accepter !
L’accompagnement s’organise ensuite autour de 3 pôles :
- Des rencontres. 3 à 4 rencontres minimum par semaine avec ses deux thérapons. Entre temps, le binôme est joignable 24h/24,7 j/7. De jour comme de nuit, il doit être garanti qu’en face « ça répond », qu’on peut se déplacer, parler … et ce montage fabrique un entour présentiel malgré l’absence de collectif et de murs institutionnels.
- Un toit. Visa-Vie ne procure pas d’emblée un appartement mais garantit un toit autant que faire se peut, c’est-à-dire tant que le jeune arrive à le garder, qu’il ne se fait pas exclure du fait de son irrespect des règles des hôtels ou des copropriétés. Il arrive parfois que certains jeunes ne puissent habiter aucun lieu, qui tous demandent un minimum de règles communes. Ce toit peut être une chambre d’hôtel ou un studio. Nous sommes en relations étroites avec les gérants d’hôtel avec qui nous avons établi un véritable partenariat. Le premier critère de choix, va être ce que nous avons pu repérer du jeune lors de l’accueil, de son âge, de ses attentes, de son paysage relationnel, de ses activités. Dans tous les cas, la modalité d’hébergement peut varier dans un sens comme dans l’autre, en fonction toujours de ce que fabrique le jeune : hôtel vers studio, retour hôtel…. Ou changement de studio…
- L’argent. Un pécule est versé chaque mois dans la comptabilité du jeune, dont une partie est mise de côté, comme caution de l’hébergement. Une partie est donnée sous forme d’« allocation hebdomadaire » pour la « vie quotidienne », et le reste est accessible au jeune quand il le souhaite mais après discussion avec le thérapon du pôle socio-administratif, afin de l’aider à « gérer » son argent, La remise de l’argent est un bon prétexte pour aborder la façon dont les jeunes se situent dans le social.
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Nos points cardinaux pour ajuster notre pratique et accompagner chaque jeune confié au un à un :
Visa-Vie est un dispositif qui tente une organisation qui permette autant que faire se peut, le mouvement, la création, l’invention de possibles pour chaque jeune, en faisant AVEC, comme ça vient, à partir de ce qui se dit, s’agit, se crie, s’écrit…
Instituer l’éphémère, l’instable, le fragile et le flou comme cadre d’accueil et de travail pour s’adapter et s’ajuster au mieux, sans écrire par avance ce qui devrait être fait, atteint…sans projet pré-défini.
« Le chemin se fait en marchant » dit le poète.
Trouver des repères (marque qui sert à retrouver un emplacement, un endroit précis qui permet de se retrouver ou faire un travail avec précision), plus que des règles qui rendent impossible de faire avec ce qui vient (sauf à les entendre au sens de Wittgenstein : un panneau indicateur)
En principe… « en principe la règle est… » mais là pour telle situation à tel moment précis « il faut adapter » …
Rapports d’activité
Statuts de l’association
Journées de réflexion à Bionville :
Télécharger l’intervention : Trans-mission
Télécharger l’intervention : De la singularité d’une pratique à Visa-Vie